l'attente

La magicienne avait commencer son périlleux voyage vers Nedmor.
Elle était sortie du campement des Brumes Insoumises, l’air serein et épanoui. Il lui était désormais difficile de cacher ses rondeurs. Peu lui importait pour le moment.

Elle traversa la forêt aisément, se cachant dans les feuillages des arbres, se fondant dans la nature jusqu’aux portes de la ville.
Son expérience lui permis de vaincre les gardes qui se dressaient devant elle.

Avant d’entrer, Tsimmi avait prit soin de retirer toutes traces de son alignement. Cachant les blasons dans un coin de la forêt, il lui suffirait de les reprendre en passant.

Il ne lui restait plus qu’a trouver le chemin vers le temple.
Quelques badeaux lui indiquèrent la route à suivre et l’avait mise en garde, il paraîtrait qu’une force égorgerait toutes personnes étrangères à ces lieux.
Peu lui importait. Si c’était là que se trouvait Ackeros, alors c’est là qu’il lui fallait aller.

Au fur et à mesure qu’elle approchait de l’endroit, elle sentait une énergie, quelque chose de négatif, peu rassurant. La peur commençait à lui tirailler les entrailles, mais il était trop tard pour faire demi-tour.

L’elfe arriva enfin devant ce temple. Il était loin d’avoir l’allure qu’elle avait imaginé. Des ruines, du sang séché, des restes d’hommes et de femmes. Peut-être même d’enfants. Et au milieu de tout cela trônait fièrement un autel.

Tsimmi n’osa pas avancer d’avantage. Elle savait qu’elle n’en avait pas le droit. Ce temple était réservé aux adeptes de la déesse Anav … peu importe son nom. Aussi décida-t-elle de rester là, et d’attendre.
Elle s’installa à l’ombre d’un arbre sur une pierre du temple.
Silencieuse, écoutant les murmures de la forêt, attendant le bruit de ses pas.
Retournant sans cesse dans sa tête ce qu’elle allait pouvoir lui dire.
Elle ne voulait plus partir, juste retrouver la chaleur de ses bras et la douceur de sa peau. Mais il fallait qu’elle s’attende au pire. S’il ne la reconnaissait pas…

La chasse ne fût pas aussi bonne qu'à l'accoutumée, déjà que les précédentes avaient perdu le goût qui les accompagnait de par l'absence de Kerida, les choses ne s'arrangeaient pas. Tout du long il avait eu ce pressentiment, ces envies contradictoires de retourner au temple et d'en rester le plus loin possible. Tout du long il se sentait mal loin des pierres froides du sanctuaire mais une force le poussait à rester, à continuer la chasse, toujours plus longtemps. Mais le manque s'était fait plus fort et quelle que fut la puissance qui s'y opposait, il retourna au temple le plus rapidement possible

Alors même qu'il commençait à apercevoir les pierres au travers des buissons il s'arrêta net. Dans un éclair, il prît conscience d'une présence qu'il n'avait pas ressenti jusqu'alors, une présence autant familière qu'étrangère. Ce sentiment... Il l'avait déjà ressenti auparavant, lorsque Rono et Ace s'étaient présentés chez les ascètes. Cette chute intérieure, ces zones d'ombre de sa mémoire qu'il avait tant peiné à repousser refaisaient surface violemment. Il ne voyait pas encore l'image de cette présence, qui pouvait donc causer un tel effet? Cette fois-ci point de drogue pour l'emmener loin de la volonté de l'armure, point de barrière à sa puissance. En ces lieux sanctifiés au nom de celle qu'elle servait elle était libre, libre de toute chaîne, capable de rivaliser sans peine avec la volonté de son porteur. Cette fois-ci le contact entre elle et lui était direct, son pouvoir transperce sa chair et coule dans son sang. Cette fois-ci, l'appel du sang est absent... En ces lieux elle n'avait pas peur, elle savait qu'elle avait la main-mise sur son esprit, au sein de son territoire elle se savait invincible. Mais la menace n'en était pas moins grande, et cela aussi elle le savait.

Il ignorait ce qui l'attendait derrière ces buissons, les voix en lui se confondaient et divergeaient, chacune le poussant vers différents actes, différentes voies possibles. Il pouvait tirer de son arc au travers des fougères et transpercer ainsi celui qui se tenait là, aux portes du sanctuaire. Il pouvait aussi repartir, loin, très loin même et ne revenir que plus tard. Mais ces possibilités ne le tentaient guère... Il voulait savoir, il devait savoir. Une nouvelle fois la lutte s'engagea en lui, une nouvelle fois il se décida à affronter la volonté de l'artefact. Et son compagnon intérieur, présent depuis de sombres épreuves fût cette fois-ci à ses côtés. Et l'artefact dû plier, plier devant la volonté des deux qui ne faisaient qu'un. Alors il avança, faisant fi de toute prudence, luttant pour le moindre mouvement, retenu à grand peine par la volonté de l'armure.

Elle se tenait là, assise sur l'une des pierres jonchant le sol. Aussitôt elle tourna son regard vers lui, ce regard transcendant qui l'hypnotisa immédiatement. Elle n'arborait aucune couleur, aucune appartenance... Pas même un quelconque signe... Juste quelques rondeurs, de celles que l'on attend pas en des lieux si sombres. Dès lors il ne put plus bouger et il resta là, debout entre deux colonnes de pierres, couvert de poussières, de brindilles et de sang. Un sang dont la couleur se mêlait toujours à la couleur de sa cape recouvrant son armure, une armure qui semblait défier la jeune femme. Mais ces yeux... Jamais il n'aurait crû les rencontrer, pas ici... Ces yeux qui hantaient ses rêves depuis des mois, ces yeux entourés des ténèbres qui habitaient sa mémoire... Mais cette fois-ci il ne put se souvenir, cette fois-ci, la volonté était prête et bloquait son esprit, repoussant chacune de ses tentatives... Il se dressait là, face à une inconnue sans pouvoir rien faire...Sans pouvoir même lui parler...

Elle sentit sa présence avant de l’entendre arriver. Mais elle avait l’impression qu’il n’étais pas seul. Une force destructrice se tenait prêt de lui. La même énergie négative qui régnait en ces lieux. Son corps n’osa plus bouger par peur de faire un mouvement brusque. Mouvement qui aurait pu lui être fatal.

Il s’approcha, elle le regarda … il avait changé, …., pendant un court instant il lui avait semblé qu’il la reconnaissait … peut-être une illusion, une envie tellement forte qu’il la reconnaisse.
Puis plus rien.
Elle se sentait ridicule. Elle n’était pas à sa place ici. Ce qu’elle redoutait était à présent une évidence même, cette elfe était juste une étrangère dont il fallait se méfier.

Mais alors, pourquoi ce silence? Pourquoi la regardait-il ainsi? Elle veut encore y croire. Elle sent qu’il lutte. Mais contre quoi, contre qui?
La présence que Tsimmi avait sentie un peu plus tôt était présente, et plus que jamais. Comme une menace. Elle semblait émaner de lui, …. Où ….. De cette armure.

Elle se leva péniblement. La fatigue du voyage se faisait sentir, elle faillit vaciller mais se ressaisit aussi vite. Une proie facile, voilà ce qu’elle était devenue en s’aventurant dans ces terres.

La magicienne avait tellement rêvé de ce moment, elle voulait se jeter dans ces bras, mais elle ne pouvait pas, elle voulait lui dire tant de choses mais elle ne trouvait pas les mots, elle voulait pouvoir lui sourire mais elle n’y arrivait pas, elle voulait pouvoir pleurer mais rien ne pu sortir.
Aucune émotion, rien.
Juste la sensation d’avoir accompli son devoir. Oui, rien de plus. Elle n’avait rien dit mais ses rondeurs ne passaient pas inaperçue. Mais l’archer ne comprenait pas. Peut être était-ce mieux ainsi. Il ne devait peut-être pas savoir.
Que de confusion dans sa tête.

Tsimmi voulait fuir, battre en retraite, ne plus voir ces yeux accusateurs, et en même temps elle voulait rester là, des heures, des jours, pouvoir le contempler. Son regard le parcoura. Des souvenirs surgirent de fond de sa mémoire. La chaleur envahit son corps. Ils se fixaient l’un l’autre, ne sachant que dire.
Quelle situation déplorable. Elle ne savait plus quoi penser. Tout était brouillon dans sa tête.

L’elfe finit par baisser les yeux, ne supportant plus de voir ce regard étranger. Elle regarda son ventre et posa ses mains dessus. Redessinant avec ses paumes, les courbes qu’il avait.
Il fallait qu’elle parle, lui ne le ferait pas et il avait bien raison. Elle prit son courage à deux mains puis redressa le tête, le fixant comme elle l’avait toujours fait. Cherchant à percer son âme.

Ackeros

Ecoute …

Je suis Tsimmi … ce nom ne te parle peut-être pas mais il fut un temps où le tien et le mien était uni.
Du temps où nous faisions encore partie des Insoumis.

A l’évidence, ce nom ne lui était pas étranger et c’était tant mieux. Mais quels souvenirs en avait-il garder.

Tu nous as peut-être oublié, mais pas nous.

Pas moi.

…

Je ne suis pas venue pour te juger où pour tenter de te ramener parmi nous. Je ne suis pas à la hauteur.

Non, je suis simplement venue t’annoncer que tu es le père de l’enfant que je porte.
J’ai longtemps hésité avant de venir d’importuner mais je devais savoir.

Elle sera les poings et ne détourna pas son regard de l’archer. Avant d’en dire plus, elle voulait voir sa réaction.

Les paroles de l'elfe résonnaient dans son esprit encore et encore, sans qu'il arrive à en comprendre le sens. Un seul mot l'avait de nouveau envoyé dans les tréfonds des ténèbres, le seul nom de celle qui était venue en cet endroit désolé avait ouvert la porte qui n'était jusque là qu'entrouverte. Les souvenirs se déversaient dans son esprit, enfin libérés. Il lui sembla qu'un cri de rage résonnait au loin mais il ne s'agissait en fait que de la chute, l'effondrement de cette barrière jusque là infranchissable. Les souvenirs se répandirent en lui, chassant les ombres de sa mémoire, tel un raz de marée.

Il sombrait, toujours plus profondément dans les ténèbres, le cri avait disparu, seul le silence restait. Le silence... ce compagnon toujours présent lorsqu'il cherchait les réponses. Le voici qui se tenait à nouveau à ses côtés, l'enveloppant, le coupant de tout le reste à l'instant où l'objet de sa quête intérieure se rapprochait. Ce silence ne le lachait pas alors qu'il commençait à entrevoir des images du passé, d'un passé oublié qui ne semblait pas être le sien.

Il se vit, entouré de personnes qu'il avait aimé, qu'il avait considéré comme une nouvelle famille, mais il ne se reconnaissait pas, pas encore. Des nouvelles images, toujours sans le moindre bruit... Les sentiments à leur égard se faisaint plus présents, plus puissants... Les mois d'une vie effacée défilaient sans faire mine de vouloir s'arrêter. Il y avait eu tellement... Tout se présentait à lui dans le désordre, sans aucune connexion logique, les souvenirs arrivaient simplement, naturellement... De ce qui semblait avoir été un grand moment, il se retrouvait plongé au milieu d'une scène des plus anodines.

Le silence était devenu murmures, les murmures devinrent paroles... A cela se rajoutèrent des odeurs, des sensations... Il ne faisait pas que se souvenir, il revivait chaque moment, chaque seconde qui lui avait été ôtée par l'entité habitant l'armure. Si l'on revoit sa vie défiler avant de mourir, se pourrait-il que pour renaître il faille suivre le même processus? Car c'est bien ce qui lui arrivait, bien loin d'une agonie, c'était une renaissance, un retour à la vie. Tout prenait un sens désormais, chaque pensée, chaque émotion, chaque pulsion retrouvait son origine dans ces réminiscences. Il comprît alors qu'il était, qui il avait été et pourquoi tout cela avait changé.

Une dernière image, la sienne, elle qui venait de lui ouvrir cette fenêtre vers le passé, elle qui venait de lui offrir un nouvel horizon... Magnifique, entourée d'un halo de lumière bleutée inspirant calme et tranquillité. Elle qui avait été son refuge, elle qui l'avait sauvé des tourments que lui jouait son âme... L'image disparut pour laisser place à la réalité, une réalité éclairée d'une lumière nouvelle. Cette plongée dans les abysses lui semblait avoir duré des heures, des jours entiers mais en réalité cela n'avait été l'affaire que de quelques secondes. Comme un aveugle qui retrouve la vue il redécouvrit son environnement. Il se rendit compte qu'il était tombé à genoux, comme assommé par le choc des révélations.

Levant la tête il croisa son regard. Mais il n'était plus le même, cette fois-ci il ne se fit pas happer par ces yeux transcendants. Son âme était redevenue libre, comme elle l'était autrefois. Un sourire se dessina sur ses lèvres, non pas celui qu'il arborait devant une proie mais celui du bien-être, léger comme la brise soufflant sur son visage. Il se leva sans lâcher l'elfe des yeux. Il la trouvait toujours aussi magnifique qu'auparavant, la grossesse ne gâchant en rien sa beauté.

Tsimmi...

Tu es bien plus à la hauteur que tu ne le penses. Tu as su briser le mur qui me retenait, grâce à toi j'ai enfin les réponses aux questions qui me hantaient depuis si longtemps.

Nous étions unis oui, mais je ne suis plus cet homme là désormais. J'ai accepté ce que certains appellent mes démons, j'ai trouvé la paix à laquelle j'aspirais. Une paix différente de celle que je connaissais à tes côtés, à vos côtés... J'ai trouvé cette place que je ne cessais de chercher, habité par un malaise latent.

Pour cela il a fallu que je perde tout jusqu'à mon passé mais désormais que le voile s'est levé, il n'y a plus aucun regret. La vie n'a cessé de me jouer des tours et devant ce qui se dresse devant moi à cet instant, le choix est clair, plus clair qu'aucun autre avant cela.

Il espérait qu'elle comprenne, malgré qu'il lui parlait de choses à priori sans aucun sens pour quelqu'un d'autre, il l'espérait vraiment. Elle au moins saurait le comprendre...

Je ne peux revenir parmi vous, d'ailleurs je ne le souhaite pas. J'ai trouvé ici ce que je cherchais depuis si longtemps.

De plus, je ne saurais revenir pour élever cet enfant que tu portes, bien qu'en étant le père. Je ne pourrais me comporter ainsi sans prendre le risque de noircir la pureté et l'innocence de cette nouvelle vie. Malgré toutes les rumeurs qui courent à mon propos, je n'ai pas perdu mes principes d'autrefois. J'aborde simplement ma vie différemment. Tu feras une excellente mère, il n'y aucun doute à cela, même en mon absence. Tu en as la force et d'autres seront là pour te soutenir. D'autres que moi...

Mieux vaut que tu quittes cet endroit désormais. Je regretterais que certains ici ne s'en prennent à toi. Une partie des esprits présents en ces lieux sont encore pleins de rage envers les vivants. Retourne t'en donc vers les tiens, eux dont je ne fais plus partie. Peut être sous peu me verras tu arriver dans la brume d'un matin mais pour le moment tu dois partir...

Oui, elle devait partir, s'éloigner de ce lieu maudit que constituait le sanctuaire de celui qui avait partagé sa vie. Partir et le laisser... Il irait les voir, mais plus tard, pas en cet instant, le temps de faire le point, le temps de s'habituer à cette nouvelle vie...

L’elfe vit que l’archer était tourmenté, elle ne comprenait pas pourquoi.
Elle ne savait pas comment réagir, rester ou fuir, peut-être sombrait-il dans une folie plus démente qu’auparavant, peut-être n’arrivait-il plus à lutter.

Non, ce n’était pas ça. Lorsqu’il tomba à genou, la magicienne voulut se précipiter vers lui, mais elle ne fit rien. Il était encore trop tôt.
Puis leurs regards se croisèrent. Ses yeux n’étaient plus emplis de haine. Il la regardait comme avant … ou presque.

Elle sentit l’âme de l’archer se libérer de ses chaînes. Il lui souria puis se leva, elle ne le quittait pas des yeux, elle se sentit complètement désemparée. Ne sachant que faire ni que dire.
Puis il brisa le silence. Sa voix résonnait dans sa tête, elle savourait chacune des secondes présentes, elle ne voulait pas en perdre une.

Tu es bien plus à la hauteur que tu ne le penses. Tu as su briser le mur qui me retenait.

A ces mots, elle voulu se jeter dans ses bras et s’abandonner, pleurer toutes les larmes qu’elle avait retenues jusqu’ici. Mais elle n’en fit rien. Juste, se pinça-t-elle la lèvre.

Le choix est clair …

Et avant même qu’il ne parle elle savait la réponse. Il ne viendrait pas avec elle. C’est ici que se trouve son équilibre. Tsimmi l’avait comprit au moment où il avait posé ses yeux sur elle.

Je ne peux revenir parmi vous.

Elle ne le quitta pas des yeux, elle l’avait enfin retrouvé, lui, tel qu’il était mais plus serein et grâce à elle. En partie. Elle était heureuse pour lui, même si elle aurait aimé le garder avec elle.

Noircir sa pureté et l’innocence de cette nouvelle vie.

Bien sur, il avait raison, elle comprenait. Qui aurait pu mieux le comprendre. Elle lisait à nouveau en lui comme dans un livre ouvert.
Elle savait qu’il aimerait son enfant, et c’est justement pour cette raison qu’il ne pouvait se résoudre à vivre à leurs côtés.
Tsimmi l’avait accepté avant même de le savoir. Oh, bien sur elle avait mal, mais plus comme avant, elle se sentait mieux. Il savait et il se souvenait. Elle n’en espérait pas tant.

Merci, milles fois merci.

Tu feras une excellente mère, tu en as la force.

Maintenant elle le savait.

Mieux vaut que tu quittes cet endroit désormais. Je regretterais que certains ici ne s'en prennent à toi. Une partie des esprits présents en ces lieux sont encore pleins de rage envers les vivants. Retourne t'en donc vers les tiens, eux dont je ne fais plus partie. Peut être sous peu me verras tu arriver dans la brume d'un matin mais pour le moment tu dois partir...


Des paroles difficiles à entendre. Machinalement elle regarda aux alentours. Rien de suspect à l’œil nu mais il y avait bel et bien d’étranges présences maléfiques qui n’appréciaient pas sa venue ici.

Le petit être donna un coup de pied dans le ventre da sa mère. Lui non plus n’était pas alaise en ces lieux. Elle caressa son ventre pour calmer l’enfant lui chuchotant quelques mots. Puis elle regarda l’archer.

Elle ouvrit la bouche pour parler mais rien ne pu en sortir. Avait-elle le droit. Elle avança un pied, puis hésita. Si cette armure n’était pas là. Mais Tsimmi conclut finalement que si Ackeros avait retrouvé la mémoire c’est qu’en cet instant il était capable de dominer cette chose.
Aussi elle n’hésita plus et avança pour se blottir contre l’archer. Quelques secondes, le temps de lui murmurer quelques mots à l’oreille

Merci … merci d’être ce que tu es.
Elle ne s’adressa pas uniquement à l’archer, mais aussi à cette voix intérieure.

Elle se défit de l’étreinte. Il était temps de partir. Rejoindre les siens comme il disait. Même si elle voulait rester ici, elle ne le pouvait.
Elle le regarda une dernière fois, une larme coula le long de sa joue, mais il ne la vit pas.
Puis elle s’en alla, laissant sa main glisser de la sienne, lui disant sur son chemin.

Je n’oublie pas ce que tu as dit.

Dans la brume d’un matin …

Elle s’arrêta et se tourna vers lui.
Je t’enverrai une missive lorsqu’il sera là.

Elle lui fit signe de la main et disparu comme elle était venue, mais cette fois si, son cœur était léger.